On a traversé la Saône-et-Loire via l'EuroVélo 6
Durant deux jours, nous avons parcouru
la Saône-et-Loire, de Digoin à Mont-les-Seurre, via l'EuroVélo 6, sur 150 km.
Que voit-on de notre territoire depuis cette voie européenne ?

On vous raconte en vidéo notre périple de 150 km
Le parcours : Digoin, Paray-le-Monial, Palinges, Saint-Vallier, Montceau, Blanzy, Montchanin, Ecuisses, Saint-Bérain-sur-Dheune, Saint-Léger-sur-Dheune, Chagny, Fragnes-la-Loyère, Gergy, verdun-sur-le-Doubs, Mont-lès-Seurre.
DIGOIN
Quid du voyage de deux jours
L’une juchée sur un VTC, l’autre sur un vélo électrique, nous avions toutes deux des sacoches. Matériel : 4 gourdes, des vêtements de rechange et produits d’hygiène, des barres de céréales, bananes, trousses de secours, crème solaire, kit de réparation d’un vélo, gilets jaunes, batterie externe, chargeurs, appareil photo, go-pro, stabilisateur pour téléphone, casquette, k-way, papiers d’identité (dont une carte de groupe sanguin), mouchoirs, une lampe frontale et un sac poubelle.


L'une à VTC (vélo tout chemin), l'autre à vélo électrique
L'une à VTC (vélo tout chemin), l'autre à vélo électrique

Le vélo électrique a été loué à Europe vélo à Chalon. Le magasin possède 21 vélos électriques à la location. " C'est l'avenir pour nous", souligne Pierre Gibaud, le gérant.
Le vélo électrique a été loué à Europe vélo à Chalon. Le magasin possède 21 vélos électriques à la location. " C'est l'avenir pour nous", souligne Pierre Gibaud, le gérant.
Jour 1 De Digoin à Montchanin : 73 km
Que voit-on de notre département le premier jour, de Digoin
à Montchanin ? Spoiler : à part le somptueux château de Digoine, pas grand-chose.
« On va jusqu’en Espagne, à Barcelone », lance Gaspard, en pause aux côtés de fils, Gabriel, face au canal de Digoin où grouillent beaucoup de vélos. Il n’est pourtant que 9 heures, ce samedi matin. Moins ambitieux que les duo père et fils de Saint-Denis, nous traversons (juste) la Saône-et-Loire via l’EuroVélo 6, l’une à vélo électrique, l’autre en VTC. Départ à Digoin le samedi matin, arrivée à Mont-lès-Seurre le dimanche soir, pour un total de 150 km. Et entre les deux, on dort, gratuitement, à Saint-Laurent-d’Andenay chez l’habitant grâce à une application, faute de camping dans le secteur.

Gaspard et Gabriel, père et fils, habitants de Saint-Denis qui vont jusqu'à Barcelone.
Gaspard et Gabriel, père et fils, habitants de Saint-Denis qui vont jusqu'à Barcelone.
Jusqu’à Paray-le-Monial, la voie est des plus agréables et plutôt prisée. Un petit vent vient chatouiller nos mollets. La cité du Sacré-Cœur est très bien pourvue pour les cyclistes : point d’informations, camping, toilettes… Et magasin de réparation de vélos ! JMV cycles, situé directement sur la voie, accueille déjà quelques clients ce samedi matin. « On a beaucoup de monde depuis le début de l’été, beaucoup d’étrangers », lance Cyprien, l’apprenti. Qui réajuste une de nos selles, trop basse, et resserre un frein capricieux pour que nous puissions repartir.
Sur notre gauche, on aperçoit les sessions de Paray qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres dans un grand parc. Impressionnant ! D’un haut-parleur émane une voix enfantine qui déclame : « Que Dieu vous protège. » C’est surtout la crème solaire qui s’en chargera car le soleil commence à taper fort.

Digoin
Digoin

De Digoin à Paray.
De Digoin à Paray.

De Digoin à Paray
De Digoin à Paray

En étant attentif, on aperçoit la basilique Sacre-Coeur depuis l'EuroVélo 6
En étant attentif, on aperçoit la basilique Sacre-Coeur depuis l'EuroVélo 6
Nous empruntons une départementale au sortir de Paray, direction Volesvres. Départementale qu’on quittera…
à Montceau ! Soit 50 km plus tard. Une seule consolation : le majestueux château de Digoine qui trône au bord de l’EuroVélo 6. Caché derrière des arbres, il se dévoile au bout de quelques coups de pédales, depuis la route. Les cyclotouristes peuvent garer leur vélo sur un parking dans l’enceinte du monument et le visiter.

Le château de Digoine
Le château de Digoine
Ça nous ouvre l’appétit : ça tombe bien, c’est à Palinges qu’on a prévu de déjeuner. Il faut dire que c’est là-bas qu’est située la seule boulangerie du secteur. On prend les deux sandwiches restants : il est 13 heures et les cyclotouristes ont déjà dévalisé les étals de la boulangerie Pellenard.

L'EuroVélo 6 est plutôt bien indiquée
L'EuroVélo 6 est plutôt bien indiquée
À quelques mètres de là, sur les marches de l’église palingeoise, une sympathique famille de Bretons a improvisé un vrai festin grâce à un réchaud : un régressif purée/steak haché. Le couple et ses trois (grands) enfants ont emprunté l’EuroVélo 6 depuis Nevers et vont jusqu’à… Bâle !

Une famille de Bretons sur l'Euro vélo 6
Une famille de Bretons sur l'Euro vélo 6

La boulangerie Pellenard à Palinges
La boulangerie Pellenard à Palinges
Après Ciry-le-Noble, Pouilloux et Saint-Vallier – et beaucoup de prés et de vaches – la batterie du vélo électrique affiche une seule petite barre. Elle se vide aussi vite que nos gourdes alors qu’il nous reste 15 kilomètres. Et un vélo électrique sans assistance, c’est lourd, très lourd. Tout comme pédaler en plein soleil sans eau. De Paray à Montceau, les fontaines d’eau sont aussi rares que les cyclistes.

Encore de la départementale
Encore de la départementale
Après une montée des plus ardues (que nous terminons à pied), nous arrivons sur les hauteurs de Montceau en quête d’un bar pour recharger (toutes) les batteries. L’EuroVélo 6 ne traverse pas le centre-ville montcellien alors on lui fait une petite infidélité en s’arrêtant au bar Le Cheffield, tout près du port. Sans savoir qu’un bar-restaurant donne sur l’EuroVélo 6 un peu plus loin dans la ville minière, au bord du canal du Centre, L’Inattendu. Qui porte plutôt bien son nom. On retrouve une voie verte pour notre plus grand plaisir et apercevons notre première écluse de la journée à Blanzy.

Blanzy
Blanzy
On dévie de l’EuroVélo 6 à Montchanin pour rejoindre Saint-Laurent-d’Andenay où une famille nous offre le logis. Bilan de la journée ? Beaucoup de routes… On retient tout de même la beauté de la portion entre Digoin et Paray qui offre une belle balade bucolique, et celle plutôt agréable entre Montceau et Blanzy. En somme, au bord du canal du Centre.
Donc on ne demande pas de bâtir des châteaux en Espagne mais la seule vue de celui de Digoine sur cette portion de l’EuroVélo 6 – aussi somptueuse soit-elle – ne rattrape pas les 50 km de presque néant sur la départementale.

Direction notre logement gratuit à Saint-Laurent-d'Andenay
Direction notre logement gratuit à Saint-Laurent-d'Andenay

Attention : grosse montée avant Montceau
Attention : grosse montée avant Montceau

La centrale Lucy au loin
La centrale Lucy au loin

Lac du Plessis
Lac du Plessis
Nous dormons à Saint-Laurent-d'Andenay grâce à l'application Warm Showers
Nous arrivons à 19 h 30 à Saint-Laurent-d'Andenay, dans la famille Gondeaux, inscrite sur le site Warm showers, une application qui permet un échange gratuit d’hébergement entre cyclo-randonneurs à travers le monde entier.
Marie Gondeaux et sa petite dernière, Sophie
Une tête en chasse une autre dans le salon des époux Gondeaux, à Saint-Laurent-d’Andenay. Un vrai défilé. Il faut dire que l’un des quatre enfants du couple organise une soirée, ce samedi soir. Et ils ont tout de même accepté de nous recevoir pour la nuit. Nous avons trouvé ce logis gratuit pour la nuit grâce à Warm showers. Les membres de cette application proposent un jardin pour y planter sa tente ou parfois même une chambre. À l’instar de Marie et Christian Gondeaux, installés en GAEC, qui sont inscrits depuis l’année dernière, et accueillent ponctuellement des cyclistes. Ils en ont déjà reçu plus d’une dizaine.

Marie Gondeaux et ses veaux
Marie Gondeaux et ses veaux
« J’ai commencé à accueillir des cyclistes pour dépanner une connaissance puis on m’a parlé de cette application Warm showers. » Et la liste d’anecdotes est longue : un Allemand qui faisait du ski à roulettes, une jeune qui leur a envoyé une carte postale à son arrivée au terminus de l’EuroVélo 6, un Belge et son vélo à trois roues, un homme et son chien dans une remorque. « On a eu un couple de Bretons, on s’était risqués à leur faire des crêpes, lance Marie dans un éclat de rire. On a eu toute sorte de métiers : un couple d’instit’, un jeune qui venait d’être diplômé de la magistrature, un infirmier qui en avait marre du Covid… » Marie, ancienne institutrice, insiste : « C’est vraiment basé sur la confiance. On se dit qu’on a une chambre en plus, autant que ça serve ! »

La maison du couple Gondeaux
La maison du couple Gondeaux
« À chaque fois, on en ressort ressourcés. C’est une manière de revoir des gens depuis que je travaille à la ferme. Pour les enfants, c’est enrichissant », estime-t-elle.
Le petit plus chez les Gondeaux ? Outre l’hospitalité et la sympathie de cette famille, on a croisé des poules, un coq, des vaches, des chiens, des chats, des chèvres… Et le lendemain matin, visite express de la ferme : des petits veaux mignons au lever du soleil, ça recharge les batteries pour la journée.
Jour 2 De Montchanin à Mont-les-Seurre :
78 km
Que voit-on de notre département pour le deuxième et dernier jour, de Montchanin à Mont-les-Seurre ? Spoiler : des bateaux sur l’eau.

Un beau château, des vaches et de l’eau. On démarre cette deuxième journée de traversée de la Saône-et-Loire sur l’Euro vélo 6 avec ce trio d’images de la veille. En espérant, tout de même, grappiller de meilleures vues ici et là. Premier couac : en voulant récupérer l’EuroVélo 6 à Écuisses depuis Saint-Laurent-d’Andenay (où nous avons dormi gratuitement grâce à l’application Warm showers), on se perd. On raccroche finalement la voie européenne au niveau de Saint-Julien-sur-Dheune. Ouf : on a loupé seulement quelques kilomètres de pistes au bord du canal. Moralité : ne pas trop s’éloigner de l’EuroVélo 6 lors des escales, elle est (parfois) mal indiquée.

Entre Ecuisses et Saint-Julien-sur-Dheune
Entre Ecuisses et Saint-Julien-sur-Dheune
Le panorama ressemble peu ou prou à celui de la veille, à notre départ de Digoin. Réjouissant donc. Et ce début de trajet donne le ton de la journée à Saint-Julien-sur-Dheune : on trouve une aire de repos et des toilettes. Cette deuxième portion, de Montchanin à Mont-lès-Seurre, recèle bien plus de commodités que la veille.
Nous quittons le canal du Centre pour rejoindre Saint-Bérain-sur-Dheune. Mais avant de s’engouffrer dans la forêt, on croise une famille attablée dans son jardin qui donne directement sur la voie : leur maison de vacances est l’ancienne gare d’Essertenne. « On voit beaucoup de cyclistes passer mais ils ne s’arrêtent pas », sourit Rachel. Des vélos, on en croise toutes les dizaines de mètres. Il faut dire que c’est dimanche, qu’il fait beau et que cette portion est très agréable.
On pousse jusqu’à Saint-Bérain où une épicerie est ouverte. L’Échoppe san-bérinoise reçoit beaucoup de cyclotouristes de l’EuroVélo 6 mais Pierre-Yves, le gérant, n’a pas à remplir les gourdes : une fontaine d’eau potable trône face au commerce, accompagnée d’une station de gonflage de pneus.

Un point d'eau potable à Saint-Bérain
Un point d'eau potable à Saint-Bérain

De la forêt avant Saint-Bérain-sur-Dheune
De la forêt avant Saint-Bérain-sur-Dheune
Quelques coups de pédales plus tard et la jolie commune de Saint-Léger-sur-Dheune se dévoile sous des airs de station balnéaire. Un cycliste sort de l’office de tourisme carte à la main. « Le début de saison a été calme, en juillet, ça commence à revenir en août, souligne Louise Payeur, conseillère en séjour à l’office de tourisme de Saint-Léger, le seul directement sur le trajet de la voie européenne. On a beaucoup de Néerlandais, d’Allemands et de Français, mais pas trop de locaux. »

Louise Payeur, de l'office de tourisme de Saint-Léger
Louise Payeur, de l'office de tourisme de Saint-Léger
Jusqu’à Chagny, on longe le canal, en croisant toujours autant de cyclistes et de péniches. Comme la reine Élizabeth saluant la foule, on se surprend à faire signe de la main à tous les bateaux que nous croisons. Les Saône-et-Loiriens sont polis. Les touristes aussi.
Nous rentrons dans Chagny pour se dégoter un repas du midi. Erreur de débutant : ne pas traverser le marché à vélo. On en viendra à bout, difficilement. Même problème que la veille, en déviant de l’Euro vélo 6, nous peinons à raccrocher la voie.

Le marché de Chagny
Le marché de Chagny
Puis se succèdent Rully, Fontaines, Fragnes-la-Loyère... Jusqu’à Champforgeuil où nous empruntons la première route départementale de la journée pour rejoindre Crissey. Là, nous croisons le sympathique Claude, retraité de Sassenay, qui décide de pousser avec nous jusqu’à Gergy. « Je fais jusqu’à 60 km par jour de vélo. La voie est très agréable, on croise beaucoup de monde. »

Claude a pédalé avec de nous de Sassenay à Gergy
Claude a pédalé avec de nous de Sassenay à Gergy
Comme la veille (décidément…), ma batterie de vélo électrique ne tient pas jusqu’à la fin. L’occasion de s’arrêter aux guinguettes de Gergy qui offre une superbe vue sur la Saône. Isabelle, la gérante remplit nos gourdes, elle est rodée. Dernier panorama de Saône-et-Loire : la confluence de la Saône et du Doubs vue d’un pont, avant d’arriver à Verdun-sur-le-Doubs. Au loin, on aperçoit deux nageurs, peu raisonnables. Mais on les envierait presque, les ombres se font discrètes. La route départementale nous emmène tranquillement, sur une dizaine de kilomètres, jusqu’à Mont-lès-Seurre.

Arrivée à Mont-lès-Seurre après 150 km de vélo
Arrivée à Mont-lès-Seurre après 150 km de vélo



Des vignes avant Chagny
Des vignes avant Chagny

Crissey
Crissey

Bilan de la traversée de la Saône-et-Loire
Mais alors que voit-on de notre département via l'EuroVélo 6? Très peu de monuments, il faut le dire, à part le château de Digoine, observé la veille. Mais finalement, la traversée de l’EuroVélo 6 donne une image plutôt juste du département.
Car c’est ça aussi la Saône-et-Loire : des beaux châteaux, des vaches et de l’eau.
Les étapes possibles
Jour 1 : Nous avons démarré à Digoin mais l’EuroVélo 6 commence un petit peu plus haut en Saône-et-Loire, à Cronat, avec la ville médiévale de Bourbon-Lancy et sa station thermale. Digoin et Paray sont de très jolies communes à découvrir avec le canal pour l’une et la basilique Sacré-Cœur pour l’autre. Le château de Digoine est une étape indispensable, le monument étant le seul directement sur le parcours. Ensuite, il est possible de s’arrêter à Montceau pour visiter le petit port.
Jour 2 : Cette deuxième portion offre davantage d’activités que la première. Première étape possible : la villa Perrusson à Écuisses, de l’autre côté du canal, il faut donc le traverser un peu plus haut. Les cyclistes peuvent s’arrêter à Chagny le dimanche pour flâner le long des étals du marché. Il existe de nombreuses activités nautiques au bord de la Saône mais pas que. Il est possible de louer des rosalies au camping de Gergy (Friendly’Rosalie).

Des rosalies sur la portion Gergy-Sassenay
Des rosalies sur la portion Gergy-Sassenay
Les tops/flops
Tops : les portions Digoin-Paray, Montceau-Blanzy et Ecuisses-Verdun-sur-le-Doubs (sauf le passage pour contourner Chalon par Champforgeuil) ; l’étang de Montchanin ; les gens qui disent “bonjour” et font coucou ; le château de Digoine ; la boulangerie de Palinges ; le magasin JMV cycles (Paray) ; la commune de Saint-Léger-sur-Dheune qu’on traverse ; les pistes le long du canal ; les nombreux bateaux ; les restaurants au bord de l’eau ; les activités nautiques ; les stations de réparation de vélos et les écluses.
Flops : trop de routes départementales (surtout de Paray à Montceau) ; peu de zones ombragées ; mauvaise indication (et manque) des commodités : eau potable, toilettes recharge batterie vélo électrique, stations d’entretien de vélo.

L'étang de Montchanin
L'étang de Montchanin